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En parcourant la Camargue

1 : Le Parc Ornithologique du Pont de Gau

Incursion dans un territoire où terre et eau sont intimement mêlés : la Camargue ! Situé à 4 kilomètres au nord des Saintes-Maries de la Mer, partons à la découverte du Parc ornithologique du Pont de Gau...

Le Parc du Pont de Gau est un domaine privé, et constitue un milieu naturel varié de 60 hectares. Il comprend tout ce que la Camargue recèle de milieux différents : marais, étangs, roselières, pelouses, sansouïres (équivalent de pré-salé), roubines (canal d'irrigation), etc...

Durant l'année, ce sont plus de 350 espèces animales qui transitent ou qui vivent dans le Parc. L'aménagement pour la visite a été conçu de telle façon que les visiteurs puissent "se fondre" dans le monde des oiseaux, sans que leur présence parfois massive perturbe leur vie...

Quelques volières abritent des oiseaux (comme ici ce faucon crécerelle), souvent recueillis blessés, et dont l'état général (handicap, dépendance, incapacité à se nourrir,...) ne leur permet pas de survivre dans la nature. Un programme de reproduction existe pour chaque espèce, les jeunes étant ensuite relâchés...

Dans l'enceinte du Parc ornithologique il existe un réseau de 7 km de sentiers aménagés souvent sur des digues, et séparés des marais par un dense rideau de végétation (roseaux, tamaris, cannes de Provence,...). Trois circuits balisés permettent une découverte en profondeur du site...

De place en place, des aires d'observation, des abris camouflés ou des tours ont été aménagés pour observer au mieux les différentes espèces présentes sans les parturber. En premier lieu, ce sont d'importantes colonies de flamants roses qui occupent les différents étangs...

Plus de 20 000 sur l'ensemble du delta de la Camargue, et plus de 2000 sur le Parc du Pont de Gau : c'est un véritable spectacle que proposent ces multiples grappes de flamants roses disséminées sur les différents marais de la région...

Alors, peut-être ne les trouvez-vous pas très roses, mes flamants sur les photos ? Il faut en effet savoir qu'ils changent leurs plumes au moins une fois par an. C'est la mue, qu'ils démarrent en été (date des clichés) pour arborer leurs plus éclatantes couleurs à partir de décembre...

De décembre à mars, ils proposent leurs fabuleuses danses nuptiales : ils marchent tous ensemble, tournent le cou à droite et à gauche, ouvrent frénétiquement leurs ailes, effectuent des courbettes avant et arrière... Ils construisent alors un haut nid de boue et de vase...

Les femelles pondent 1 ou 2 oeufs, que les 2 parents couvent 1 mois chacun à tour de rôle. Le jeune commence à voler à 3 mois, et il lui faudra attendre 4 ans pour bénéficier de son plumage rose... Les flamants se nourrissent de petits crustacés (d'où leur couleur), mais aussi d'algues et d'invertébrés.

Quand ils se nourrissent, ils avancent d'un pas régulier la tête sous l'eau. Ils se cantonnent donc aux eaux salées peu profondes. Positionnant leur bec à l'horizontale, ils repoussent avec leur langue l'eau ingurgitée vers le bord, où des lamelles retiennent les particules à absorber...

Outre les flamants, de nombreuses autres espèces colonisent les étangs du Pont de Gau, par exemple ici la foulque macroule. Elle possède un large répertoire de chant, court en frappant des pieds sur l'eau avant de s'envoler, plonge très souvent à la recherche de nourriture...

Plus loin, un héron solitaire fait les bordures pour attraper poissons, anguilles, batraciens, serpents ou rongeurs. Il niche dans le Parc depuis 1968, dans un nid en roseau caché dans la roselière. Mâle et femelle couvent alternativement 3 à 5 oeufs pendant 26 jours ; le jeune s'envolera au bout de 8 semaines...

Perchées sur les arbres, à proximité de leur nid réalisé à l'aide de branchettes, les aigrettes garzettes se comptent au nombre de 2000 couples dans les zones boisées de la Camargue. Leur menu se compose de petits poissons, amphibiens, larves et insectes aquatiques...

Parfois, au cours de la balade, derrière une haie, apparaît une cabane de gardian. Ce mas, construction typiquement camargaise, est couvert de roseaux et présente une face arrondie pour mieux résister au vent. A l'origine, cette habitation comprenait une cuisine et une chambre ; de nos jours, beaucoup ont été transformées en gîtes...

Il est temps maintenant d'abandonner tous ces superbes volatiles à leur tranquillité hivernale ! Mais nous reviendrons plus tard en Camargue pour visiter une manade, découvrir les taureaux et les rizières, partir à la recherche des traditions du delta ou parcourir les ruelles d'Aigues-Mortes...




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