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Les Gorges d'Héric

 

1 - Week-end Ascension 2007

 

Le ruisseau d'Héric a profondément entaillé le massif du Caroux, situé au nord du département de l'Hérault, entre Olargues et Clermont l'Hérault, à proximité du village de Mons la Trivalle.

Voici la partie aval des Gorges, vue depuis le pont supendu de Tarassac qui enjambe l'Orb, fleuve qui arrose Béziers et dans lequel se jettent les eaux d'Héric après un très court parcours...

Le ruisseau d'Héric, qui ne compte que quelques kilomètres de parcours, se comporte comme un véritable torrent, dévalant très rapidement de 1000 m à 150 m d'altitude.

Cette impétuosité de l'eau a modelé au fil des siècles un fond de vallée à l'allure de canyon : marmites de géant, cascades, goulets, vasques, chaos rocheux arrachés aux parois par l'érosion.

Au départ des gorges, au coeur de la garrigue, a été aménagé un parking (payant en saison). De là, une petite route cimentée, inaugurée en 1932, parcourt le fond des gorges en surplombant le torrent qu'il enjambe à quatre reprises.

On imaginerait plutôt un sentier pour parcourir ce site remarquable de beauté et de nature sauvage, mais la route se justifie par la présence d'un petit hameau à 6 km de là, que les habitants permanents se comptant sur les doigts d'une main sont les seuls à pouvoir utiliser avec leur véhicule.

Du départ au hameau d'Héric, la piste va grimper de 180 à 510 mètres d'altitude, alors que les sommets qui dominent la gorge s'élèvent en moyenne de 600 à un peu plus de 1000 mètres.

L'érosion a sculpté des rochers aux formes caractéristiques qui leur a valu d'être baptisés de noms évocateurs : Tête de braque, Roc de l'Homme, le Minaret, la Tour de Guet, Rocher de l'Aigle, la Crête des Charbonniers,...

Photo : le cirque de Farrières

La plupart de ces rochers abritent des sites d'escalade aménagés, très recherchés dans la région.

Lors d'une de mes visites, le dimanche matin du week-end de l'Ascension, l'hélicoptère de la Protection Civile a dû venir en aide à un groupe d'une dizaine de jeunes qui avaient su escalader la paroi, mais étaient dans l'incapacité de redescendre : ils avaient passé la nuit au sommet, sans matériel de bivouac !!!

Pendant les trois premiers kilomètres du parcours, la piste suit le cours du ruisseau, ce qui est particulièrement agréable surtout par temps chaud, au coeur de cet environnement minéral qui amplifie la sensation de chaleur...

Le gouffre du cerisier, plus grande vasque du secteur, est particulièrement recherché par les amateurs de sauts aquatiques et de baignade. Il faut noter cependant qu'en été le débit de l'Héric est moindre, et qu'il peut être asséché sur certaines portions.

Les trois derniers kilomètres vont s'effectuer sur une montée un peu plus prononcée, qui va s'écarter progressivement du cours d'eau principal. Enfin, au détour du chemin, apparaissent les toits du hameau d'Héric...

Après avoir pris un rafraîchissement bienvenu à la terrasse du petit bar saisonnier, il est possible de monter sur le plateau du Caroux en suivant le GR 7 et d'atteindre ainsi les autres gorges qui l'entaillent, ou de redescendre au point de départ par le même itinéraire...

 
  

2 - Printemps 2008

 

Trois jours consécutifs de beau temps et de chaleur : il convenait de bien profiter de ce mini-épisode estival au coeur d'un printemps particulièrement humide.

Et que rêver de mieux comme cadre de randonnée que le Massif du Caroux, surnommé la Montagne de Lumière, en cette journée où le ciel est particulièrement lumineux !...

Dans cet ultime rebord montagneux sudiste du Massif Central, véritable univers de roches et de cailloux, c'est l'eau qui aujourd'hui est incontestablement à la fête.

Les mois de mars et ce début d'avril qui ont connu une succession d'épisodes pluvieux ont gonflé les ruisseaux qui dévalent du plateau du Caroux, et celui d'Héric qui cumule leurs eaux illumine par ses gerbes écumantes le fond des Gorges.

Contraste saisissant pour qui ne le connaît qu'en été, présentant alors de nombreux tronçons à sec, réalimenté uniquement à la faveur des orages...

Malgré mes multiples incursions tout au long des années dans ces superbes gorges, c'est la première fois que j'y côtoie une telle quantité d'eau, et qui plus est en bénéficiant d'un temps sublime...

La moindre rigole coule, le plus petit creux est devenu vasque, de nombreuses dalles sont lessivées, le chemin est très souvent sous l'eau, au loin tout en haut en rebord de plateau des chutes oubliées se sont réveillées, et à contre jour des milliers de gouttelettes étincellent sous la lumière ...

Aujourd'hui le ruisseau d'Héric, en général si modeste, est particulièrement généreux, et la violence de ses eaux accentue le travail d'érosion d'un parcours déjà tourmenté : bouillonnantes marmites de géant, cascades bondissantes, gours écumants, vasques cristallines, biefs tumultueux,...

Dans la deuxième moitié des Gorges, quand la pente se redresse et que que le sentier s'éloigne du cours d'eau, la vue s'élargit et c'est la végétation printannière qui attire le regard : le vert tendre des feuillus tranche sur le vert sombre des conifères ou foncé des chênes verts...

Si les randonneurs sont nombreux (couples ou familles, associations de randonneurs, groupes d'enfants de colos ou de classes de nature,...), parés pour le pique-nique, d'autres plus rares mais aussi plus téméraires sont partis à l'assaut des falaises qui ceinturent le canyon : il compte plus de 400 voies d'escalade...

En ce week-end de vacances scolaires, il y avait foule pour profiter de ces journées exceptionnelles. Sur le parking en aval des gorges, à regarder les plaques d'immatriculation, on s'aperçoit vite que plus d'un tiers des départements français sont représentés, démontrant ainsi que les Gorges d'Héric ont une notoriété justifiée qui dépasse largement les frontières régionales...

Dans cette zone de conflits, où les montagnes du Massif Central flirtent avec les vagues de la grande bleue, où l'influence climatique atlantique le dispute à sa consoeur méditerranéenne, il est difficile de savoir...

... qui de l'eau,...

..., qui de la roche,...

... ou qui du bois...

... est le plus tourmenté et torturé ?...

Il n'en reste pas moins que la conjonction d'une région extraordinaire et d'une météo exceptionnelle incite à s'échapper du monde des blogs pour aller respirer dans celui merveilleux des blocs !...



 





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