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Les Monts de Lacaune

Castres : le Miredames

C'est par la plaine que nous allons partir à l'assaut des Monts de Lacaune, vers lesquels nous monterons progressivement. La ville de référence de ce nouveau secteur tarnais est celle de Castres (43 141 habitants), sous-préfecture du département. Elle est traversée par l'Agout, qui servira là-aussi de fil conduteur à la découverte de cette région.

C'est grâce au coche d'eau le Miredames que nous pénètrerons dans la localité : ce bateau en bois, réplique des anciennes diligences fluviales qui parcouraient rivières et canaux jusqu'à la fin du XIXème siècle, peut embarquer 60 visiteurs et leur faire découvrir les fameuses maisons sur l'Agout caractéristiques de Castres...

Castres : maisons sur l'Agout

Depuis le XIIème siècle, la rivière a joué un rôle économique primordial, et favorisé l'implantation d'artisanat lié au textile : draperie, bonnèterie, cotonnades,... Ces maisons qui reflètent leurs encorbellements en bois, leurs balcons fleuris et leur harmonie de couleurs sont d'anciennes maisons de tanneurs.

Près de l'eau, les caves ("caoussinos") possédaient des lavoirs ; au rez de chaussée, se trouvaient les appartements des ouvriers et au-dessus ceux des maîtres ; les deux derniers étages servaient de séchoirs pour les peaux : les "soleliers". Actuellement, ces immeubles abritent des logements HLM...

Castres : jardin de l'évêché

L'ancien évêché, réalisé en 1673 sur des plans de Mansart, abrite actuellement l'hôtel de ville et le musée Goya. La tour qui les domine, faisant office de clocher pour la cathédrale, est un vestige du monastère roman primitif. A gauche de la mairie, se dresse le théâtre construit en 1899.

Les jardins de l'évêché ont été aménagés en 1676 d'après des plans de Le Nôtre, sur un terrain qui à l'origine s'inclinait vers la rivière. Un parterre à quatre compartiments a été conservé dans son intégralité ; des arabesques de buis dessinent enroulements, palmes et volutes autour d'un bassin à jet d'eau...

Burlats

En remontant le cours de l'Agout grâce au chemin de l'ancien "petit train de la montagne", on atteint le village de Burlats qui conserve l'un des rares vestiges de l'architecture romane civile, le pavillon d'Adélaïde, édifié au XIIème siècle. Il s'élève sur trois niveaux, percés de portes en ogive, fenêtres à meneaux, meurtrières et baies géminées en plein cintre.

Adélaïde, fille du comte de Toulouse Raymond V, y vécut une grande partie de sa vie. Elle y anima une cour d'amour, foyer de poésie et de culture occitane, où elle convia de nombreux troubadours et poètes, qui chantèrent la beauté de cette belle princesse aux yeux de violette...

L'Agout à Roquecourbe

En poursuivant vers l'amont, le village de Roquecourbe lové dans un méandre du cours d'eau, sert de trait d'union entre plaine et montagne. Le pont qui enjambe l'Agout a été construit en 1319, à la demande d'Éléonore de Monfort dont le fils s'était noyé en traversant sur un bac la rivière en crue.

L'Agout naît dans les monts de l'Espinouse (Hérault) et rejoint le Tarn à Saint-Sulpice après 194 km de parcours. Le bassin de cette rivière au débit conséquent en raison de l'importance des précipitations qui l'alimentent dans sa partie cévenole, comporte plusieurs barrages hydro-électriques...

Le Sidobre

Roquecourbe est dominée par le fantastique plateau du Sidobre, plateau granitique parsemé de surprenants rochers aux formes variées. Ce granite provient d'un magma jailli il y a 300 millions d'années qui s'est cristallisé, puis désagrégé par une lente érosion.

Ces énormes masses rocheuses arrondies, souvent regroupées en longs chaos ou parfois posées en équilibre précaire, ont donné naissance à de nombreuses légendes et portent toutes des noms évocateurs : Peyro Clabado ("pierre clouée", photo), roc de l'oie, rocher tremblant, trois fromages, chapeau de Napoléon,...

Sidobre : les ateliers

Si cette roche abondante a été utilisée très tôt pour la construction familiale, la clôture des champs ou la fabrique de meules, il a fallu attendre le début du XXème siècle (avec la naissance d'un marché du monument funéraire) pour que l'exploitation du granit passe du mode artisanal à l'étape industrielle (60 % de la production française).

A l'origine, l'exploitation était organisée autour du lieu d'extraction afin de limiter le transport (1 mètre-cube pèse 3 tonnes !), dans des ateliers souvent sommaires. Ils comprenaient une forge pour le façonnage d'outils spécifiques. Explosés au coin d'acier, puis éclatés au marteau "esclapaire", les blocs étaient travaillés avec poinçons, ciseaux ou massettes. Ils étaient soulevés avec des crics et déplacés sur des rondins de bouleaux...

Montredon-Labessonnié

Entre Agout et Dadou, le plateau de Montredon-Labessonié conserve de son passé mouvementé le plus ancien observatoire astronomique français. Il fut construit en 1610 par Guillaume Le Nautonnier, également pasteur, géographe et mathématicien.

Dans sa tour-observatoire, il conduisit de nombreux travaux sur la mesure des longitudes (la "mécométrie de l'aimant") qui permit à la navigation d'effectuer d'importants progrès, ce qui lui valut de devenir géographe du roi...

La Vallée du Gijou

Au nord du massif du Sidobre, le Gijou (50 km) constitue le principal affluent de la rive droite de l'Agout. Ce véritable torrent de montagne, se faufilant au milieu d'une nature préservée, à joué un rôle important dans l'économie rurale de la vallée : irrigation, alimentation des moulins ou des scieries,...

Le Gijou est une rivière riche, préservée et attrayante que ses habitants ont décidé de protéger en s'opposant notamment à un projet de barrage envisagé à la fin des années 80. Une association est née de cette lutte, s'engageant dans des actions d'éducation et de sensibilisation, investissant dans des réalisations concrètes en matière de développement durable...

Les Écrevisses

Le Gijou est l'un des cours d'eau préférés des pêcheurs régionaux, et la reproduction naturelle des truites s'effectue fort convenablement sur l'ensemble de la rivière.

Toutefois, l'écosystème du Gijou peut à la longue être perturbé par la présence d'espèces invasives végétales (renouée du Japon) ou animales (écrevisse signal). Ces dernières, reconnaissables à une tache blanche à la commissure des pinces, constituent en effet une espèce nuisible qui détruit progressivement l'environnement : creusement des berges, destruction d'algues et des oeufs de poisson, reproduction rapide...

Ferrières

Ce village de 150 habitants, composé de plusieurs hameaux dispersés, abrite les restes d'un château du XIIème siècle, qui connut son apogée au XVIème s pendant les guerres de religion où il imposa sa puissance sur tout le Castrais.

Le Musée du protestantisme en Haut-Languedoc retrace cinq siècles d'histoire riche et mouvementée en abordant divers thèmes s'échelonnant de la Réforme à nos jours. Gravures, tableaux, maquettes évoquent les diverses hérésies qui ont traversé l'histoire du Midi : cathares, vaudois, huguenots,...

Brassac

Village charnière entre le Sidobre et les Monts de Lacaune (1482 habitants), Brassac s'est implanté dès l'époque gallo-romaine à la sortie des gorges de l'Agout. Si d'ordinaire les ponts sont construits pour relier deux rives opposées, ici il marquait en plus l'opposition entre deux mondes opposés !

Sur la rive droite, le château de Castelnau, début XIIIème, resté fidèle à l'église catholique, fut pris d'assaut en 1569 par les calvinistes après un terrible feu d'artillerie. Sur la rive gauche, le château de Belfortès, propriété de huguenots. Et entre les deux, l'ancien pont (construit en 1193) en dos d'âne recouvert d'un pavage en galets de rivière qui servait jadis à faire sécher les pièces de drap issues de l'industrie textile locale...

Forêts et Pâturages

Entre Brassac et Lacaune, la route gagne en altitude et domine une véritable mer de collines où le vert règne en maître en raison de la pluviométrie importante ! Vert des forêts, dans lesquelles le hêtre d'origine est remplacé par des plantations de conifères, sapins et épicéas. Vert des landes, régulièrement incendiées autrefois, qui couronnent les domes du secteur et sur lesquels foisonnent genêts, ajoncs et bruyères...

Vert des prairies, permanentes ou artificielles, qui confirment que ces montagnes tarnaises ont été de tous temps des terres de pastoralisme. Ici, c'est l'élevage de la brebis laitière qui prédomine (race locale Lacaune), et dont le lait est destiné à la production de roquefort dans les caves se situant dans l'Aveyron voisine...

Lacaune les Bains

Enserrée dans son superbe écrin forestier à 800 mètres d'altitude, la ville de Lacaune (2839 habitants) est la localité la plus excentrée du département du Tarn. Elle constitue toutefois un lieu de villégiature très recherché, notamment lors des fortes chaleurs estivales.

C'est dans les forêts du Col de la Bassine qui domine la ville qu'en 1797 des bûcherons découvrirent un enfant nu ayant passé 10 ans de vie errante et solitaire dans les bois. Hébergé par une vieille femme, il s'échappa et déjoua toutes les recherches jusqu'en 1800. Capturé dans les forêts aveyronnaises, il fut confié à un psychiatre de la Salpétrière. Truffaut réalisa un film en 1970 à partir de cette histoire vécue, l'enfant sauvage, dont le titre est utilisé actuellement pour la promotion touristique de Lacaune...

Lacaune : l'eau

Les propriétés diurétiques des eaux de Lacaune sont connues depuis l'Antiquité. Elles furent vraiment exploitées à partir de 1636, et la station thermale locale connut son plein essor au XIXème siècle. Actuellement, deux captages alimentent la production d'eau minérale naturelle à diffusion nationale dont celle du Mont-Roucous reconnue comme la plus pure de France.

Au coeur de la ville, sur la place du Griffoul, trône la curieuse "foun das pissaires", ou fontaine des pisseurs ! Les Consuls de Lacaune eurent l'autorisation de l'ériger en 1399, mais elle ne fut terminée qu'en 1559. Elle est classée monument historique depuis 1913. Le Manneken-pis bruxellois n'a qu'à bien se tenir !...

Lacaune : la charcuterie

Dans la région, le "masel" (action de tuer le cochon) est une tradition familiale ancienne : dans chaque famille on élevait en général deux porcs, l'un pour la consommation familiale et l'autre pour la vente. Les échanges séculaires qui s'effectuaient avec le bas-Languedoc voisin fournissaient le sel prélevé sur la côte méditerranéenne.

De familiale et artisanale, la charcuterie a évolué au XXème siècle vers une activité à temps plein, et de nombreuses entreprises de salaisons se sont installées dans les Monts de Lacaune. 40 entreprises emploient un millier de salaisonniers. Chaque année, 240 000 porcs (provenant principalement du Tarn, du Lot ou de l'Aveyron) donnent 35 000 tonnes de produits transformés, dont 60% en salaison sèche (jambon, saucisson, saucisse,...).

 

 

Lacaune : le ski de fond

 

C'est au-dessus de Lacaune, au col de Picotalen (1004 mètres d'altitude) que se trouve la seule et unique "station" de randonnée nordique du département. Une station intermittente, qui n'est ouverte que quelques jours par an, selon l'importance des chutes de neige !

 

Ce sont les pistes forestières qui sont damées et tracées sous réserve d'une couche de neige suffisante, un employé municipal de Lacaune étant alors "détaché" sur le site pour l'aménager, le sécuriser et gérer le chalet d'accueil. Trois itinéraires parfaitement balisés (3,6 km ; 7,7 km et 15,9 km) permettent alors de sillonner la forêt en skis de fond ou raquettes...

Le Pic de Montalet

Les sommets des Monts de Lacaune constituent le "toit" du Tarn. Certes, leur altitude paraîtra bien modeste aux habitués des Pyrénées ou des Alpes ! Antennes et paraboles hérissent le Puech de Rascas : c'est lui, avec ses 1270 mètres, qui est le plus haut sommet tarnais, mais inaccessible... terrain militaire oblige...

C'est son voisin, le Montalet (1259 mètres d'altitude) qui sera donc considéré comme le point le plus élevé du département. Sa crête rocheuse émerge au-dessus des forêts de hêtres, et sa situation privilégiée avait jadis conquis les druides ! Depuis le Haut Moyen-Age, il est la propriété collective du village des Vidals situé à ses pieds, appelée "Acapte des Vidals", et même la révolution n'a mis fin à ce privilège...

Le lis martagon

Ces sommets bénéficiant de conditions climatiques extrêmes (neige et brouillards givrants en hiver, pluies abondantes au printemps et à l'automne, chaleur estivale) abritent une flore spécifique, avec des plantes qui s'avèrent très rares et donc protégées, tel le lis martagon.

Cette plante vivace pouvant atteindre 1 m de hauteur fleurit dans les landes ou lisières de hêtraie début juillet. Une tige robuste supporte de 2 à 15 fleurs retombantes. Leur corolle rose violacé tâchetée de pourpre est composée de 6 tépales retournés vers le haut, mettant en évidence étamines et style saillant...

Les tourbières

Les tourbières sont des milieux naturels très présents dans les Monts de Lacaune. On les appelle "sagnes", de l'occitan "sanha" désignant un terrain marécageux. La présence permanent d'eau asphyxie le milieu et ralentit la décomposition de la matière organique. Celle-ci, en s'accumulant, constitue la tourbe.

Ces tourbières sont protégées, car elles jouent un rôle important dans le débit des eaux : leur capacité à la stocker en fait de gigantesques éponges qui accumulent les précipitations et restituent cette eau petit à petit. Une démarche originale en forêt de Lacaune consiste à faire pâturer ces "sagnes" par des vaches de race "Highland cattle", légères et rustiques...

Lacaune : la Résistance

Ces montagnes à l'accès difficile ont abrité au cours de la deuxième guerre mondiale plusieurs maquis, notamment à la ferme de la Maresque ou à la Jasse de Martinou.

Le 22 avril 1944, le Maquis de Lattre de Tassigny, stationné au préventorium de Martinou pour une partie a été attaqué, suite à une dénonciation, par les troupes allemandes. Encerclés par environ 200 soldats, soit 30 camions venant de l'Hérault et 20 de Castres, une vingtaine de maquisards sont surpris. Ils doivent leur salut à une manoeuvre de diversion opérée par un maquis voisin, celui de la Teillère.

Lors de ce combat cinq maquisards furent tués ; des socles de granit ont été dressés à proximité des lieux de l'attaque pour leur rendre hommage...

Les statues-menhirs

La région de Lacaune est considérée comme la plus importante concentration de statues-menhirs d'Europe. Elles ont été érigées entre 2500 et 4000 ans avant notre ère. Édifiées en grès ou en granit, elles diffèrent des menhirs bretons par leurs sculptures de figurations masculines ou féminines.

Un circuit de 40km permet de découvrir ces " déesses muettes" dont la signification reste des plus énigmatiques. La "Peyro Levado", la statue-menhir de la Pierre Plantée, est la plus grande statue-menhir d'Europe (4,50 m). Elle a été classée monument historique en 1883.

Barre : les éoliennes

Depuis quelques années ces sommets bien exposés aux vents se voient dotés de nombreuses éoliennes, parfois très proches des habitations telles celles dominant le village de Barre. Si certaines municipalités ont vu dans leur implantation un apport financier non négligeable pour les modestes finances de leur commune, de plus en plus d'oppositions se manifestent actuellement afin de limiter leur impact dans le paysage tarnais.

Ces associations ou groupements considèrent que l'éolien industriel est coûteux et inutile pour notre pays. "Ses multiples nuisances ne présentent aucun intérêt énergétique ou écologique. Leur seule raison d'être est l'enrichissement des promoteurs, aux dépens des consommateurs et des contribuables"...

Nages

Blottie sur le versant est du Pic de Montalet, Nages est une commune étendue, comptant 330 habitants (soit une densité de 7 habitants au km²), située au coeur d'un paysage particulièrement verdoyant, dans lequel alternent grandes forêts et prairies morcelées.

Malgré son éloignement des grands centres urbains départementaux, le village n'a pas été à l'écart des soubressauts de l'histoire... Le Prince Noir l'a traversé lors de la guerre de Cent ans, son château du XIVème siècle a été pris par les troupes protestantes. L'église Saint-Victor abrite des fresques très colorées peintes par Michaël Greschny...

Ce bourg a développé un tourisme familial raisonné ainsi qu'un volet culturel en s'appuyant surtout sur le secteur associatif...

Barrage du Laouzas

Au début des années 60, au moment de la construction du barrage du Laouzas (à 3 km de Nages, et en partie sur sa commune), les élus locaux ont saisi cette opportunité pour aménager sur ses rives un lotissement résidentiel, un musée, une base nautique, des centres d'accueils,...

Ce barrage a été aménagé sur la Vèbre et le Viau, à 775 m d'altitude. Sa digue de type "voûte mince" a été construite de 1961 à 1965. Elle a une hauteur de 50 m et une longueur sommitale de 295 m.

Elle retient 45 millions de mètres-cubes d'eau pour une surface de 275 hectares. Un tunnel de 15 km prolongé par une conduite forcée de 1 650 m entraîne l'eau à l'usine souterraine de Montahut (vallée du Jaur - Hérault) où elle est turbinée.

Ce lac très ouvert qui respire le calme, aux eaux bleutées, enchâssé au coeur d'un imposant écrin forestier, constitue un lieu idéal pour des congés familiaux "nature" au coeur d'une sympathique station verte de vacances...

Musée de Rieumontagné

Quand le barrage du Laouzas est mis en eau, en 1966, de nombreuses terres et exploitations sont noyées. C'est la cas de la plus grande ferme de la commune (construite au XVIIIème siècle), appartenant autrefois à une famille de nobles : la ferme de Rieumontagné-le-haut.

Rachetée par le SIVOM local, un Centre de Recherches du Patrimoine voit le jour en 1983 : les bâtiments sont aménagés en "musée des traditions" qui retrace l'histoire de la montagne tarnaise, et notamment la vie rurale jusqu'au milieu du XXème siècle.

De salle en salle, on découvre ainsi une collection archéologique, des minéraux de la région, la vie quotidienne passée, les pièces de la maison d'autrefois, la galerie des vieux métiers, les outils agricoles anciens, la mazellerie, etc...

Peyrac : le pailhé

Dans le même ordre d'idée, sur les hauteurs du lac, une autre ancienne ferme du XIXème siècle (la Sagne du Besset) a été aménagée en ferme-conservatoire et baptisée "la Maison de Payrac". Ses divers bâtiments et espaces de vie ont été restaurés afin d'être proposés à la visite. Diverses animations font revivre ce site tout au long de l'année.

A l'entrée de la propriété, une jasse (bergerie) traditionnelle est en cours de restauration : sous-sol voûté en pierre, grange ou poulailler mansardé, toiture couverte de genêts piqués sur un treillis de branchages. Il ne reste que très peu de constructions de ce type, baptisées "pailhé", pourtant très courantes autrefois...

Four à pain de Rouvières

Dans le hameau voisin de Rouvières, la commune a restauré l'ancien four à pain qui peut ainsi cuire à nouveau occasionnellement. Dans ces zones excentrées où le ravitaillement était difficile ces fours collectifs avaient une grande importance.

"En 1950, chaque famille fabriquait son pain de seigle ou de froment, pour quinze jours au moins, surtout en hiver. Faire le pain était une véritable corvée : manches retroussées, on pétrissait à pleins bras la pâte dans la maie apportée le soir dans la cuisine. Elle reposait et gonflait toute la nuit, et le lendemain n'était pas de trop pour chauffer le four du hameau, former les miches, les cuire à point, les défourner et les stocker dans une petite pièce.

Les premiers jours, ce pain de campagne était délicieux, surtout le "croustillet" sorte de flûte confectionnée avec le reste de la pâte, mais après !..."

Anglès

La route enchaîne les virages et traverse un vaste univers forestier jusqu'au village d'Anglès (563 habitants), l'un des bourgs les plus excentrés de notre département, et dont les toits d'ardoise ont du mal à émerger au-dessus de la cime des arbres...

Cette commune, intégrée dans un premier temps au département de l'Hérault, a été rattaché au Tarn en 1801. Sa situation privilégiée à 730 mètres d'altitude en fait un lieu de séjour recherché par tous ceux qui désirent des vacances calmes et reposantes.

Les sentiers de grande randonnée G.R. 71 et 653 (dit "chemin d'Arles" - chemins de St Jacques de Compostelle) la traversent.

Anglès : l'essentage

En raison du climat montagnard qui règne en hiver sur les hauteurs tarnaises, les murs pignons des habitations sont recouverts de grandes plaques d'ardoise qui protègent les constructions et assurent leur étanchéité. Ce sont en général les faces nord et ouest, plus exposées aux intempéries, qui en sont pourvues : cette technique est appelée "essentage".

La pose des ardoises est effectuée de bas en haut, les plaques étant fixées à l'aide de clous forgés à tête ronde. Ces ardoises sont placées sur un épais mortier de terre argileuse et de chaux qui contribue à l'isolation du bâtiment. La base des murs est souvent laissée libre de façon à évacuer l'humidité...

Barrage de La Raviège

Il a été aménagé sur l'Agout, en contrebas du village d'Anglès à 665 m d'altitude, et tire son nom du hameau de La Raviège qui a été noyé. Sa digue de type "poids évidé" a été construite de 1954 à 1957. Elle a une hauteur de 35 m et une longueur sommitale de 228 m. Elle retient 44 millions de mètres-cubes d'eau pour une surface de 448 hectares ; le lac s'étire sur 12 km de long...

Ce barrage se situe aux confins des influences climatiques océaniques, continentales et méditerranéennes. Cela se traduit par un climat très varié, pouvant être particulièrement rude en hiver et très chaud en été, même si l'altitude le tempère de quelques degrés par rapport à la plaine.

Gorges du Banquet

Au sud-ouest d'Anglès, s'étend un autre grand lac (formé par le barrage des Saints-Peyres formé sur l'Arn) qui a valu à cette région des Monts de Lacaune le surnom de "Plateau des lacs". Plus au sud encore on atteint les Gorges du Banquet, où l'on peut pratiquer le canyoning dans un cadre particulièrement sauvage.

Parfaitement équipé et accompagné par un guide local, on peut ainsi enchaîner marche aquatique, plongeons dans des marmites, glissades sur toboggans naturels, nage dans des biefs d'eau fraîche, désescalade de rochers ou franchissement de siphons immergés...

Vue sur la Montagne Noire

La forêt du plateau d'Anglès est composée de peuplements mixtes (feuillus & résineux). Les sapinières sont la résultante du plan de reboisement impulsé dès 1950 pour repeupler ce secteur aux sols à dominante granitique (altitude moyenne 800 / 900 m).

Le Pic de Nore est le point culminant de la Montagne Noire, ce qui lui vaut d'être visible de loin et reconnaissable grâce au harnachement d'antennes et paraboles qui le surmontent. Sur la photo, le voici tel qu'il apparaît à l'automne depuis les croupes d'Anglès, à une vingtaine de kilomètres au nord.

Ce secteur sera présenté plus en détail dans le dernier "par monts et par vaux" consacré à la Montagne Noire...

 

Le cadre bucolique du barrage des Saints-Peyres...

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