Pays du Ventoux - 2
Reilhanette :
En revenant quelque peu sur nos pas depuis Montbrun les Bains, nous allons descendre la vallée du Toulourenc et rencontrer le village de Reilhanette (144 habitants), toujours situé dans la Drôme provençale. Bâti sur un rocher, l'aspect du bourg n'a pas beaucoup changé depuis le moyen-âge, dominé par les ruines de son château fort et le clocher de son église du XIIème siècle. On a toujours vécu en autarcie dans cette vallée où les zones cultivables sont réduites : élevage du mouton, culture de la lavande et des céréales, et quelques vignes...
Savoillans :
Après un court passage dans la Drôme, nous voici de retour dans le Vaucluse dont le Toulourenc forme la limite nord. Savoillans (80 habitants), paisible bourg médiéval, est un lieu d'habitation très ancien sur les berges de la rivière et au pied de l'imposante et abrupte face est du Ventoux. Ce petit village au charme indéniable avec ses maisons anciennes et ses rues caladées, entouré de collines boisées, est toutefois éloigné de tout ! Calme garanti...
Brantes :
En aval, nous arrivons au spectaculaire village perché de Brantes (67 habitants) qui fait face à la masse imposante du Ventoux qui lui barre l'horizon. Excentré lui aussi, il ne manque pourtant pas de caractère ce magnifique bourg suspendu au-dessus de la vallée du Toulourenc ! C'est à pied qu'il faut le parcourir et prendre le temps d'arpenter ses ruelles étroites et ses nombreux escaliers dégageant de multiples panoramas : de nombreuses vieilles maisons y ont repris vie et certaines abritent des ateliers d'artisanat : poterie, faïence, santons...
Le Toulourenc :
Le Toulourenc (32 km de longueur) est une rivière à caractère torrentiel dont la vallée sert de limite aux départements du Vaucluse et de la Drôme. Ses velléités capricieuses sont entièrement contenues dans son nom, qui signifie "tout ou rien" en provençal ! Il est souvent bien paisible comme sur ces photos, mais il peut se déchaîner au moindre orage : il alimente en effet l'Ouvèze, cette rivière qui dévasta la ville de Vaison la Romaine en 1992. Sous le village de Brantes, un pont à arche unique l'enjambe ; baptisé (à tort) "pont romain", il daterait du XIIIème siècle...
Le Ventoux - le Chalet Reynard :
Nous allons attaquer la montée au Ventoux par le sud-est, à partir du village de Sault. Après une vingtaine de kilomètres au milieu des champs de lavande d'abord puis des forêts de pins ensuite, nous atteignons le Chalet Reynard (1419 m d'altitude). Le Chalet Reynard est un restaurant qui a été créé en 1927 à la limite supérieure de la forêt pour proposer des repas (mais aussi à l'origine un refuge d'accueil) aux automobilistes, cyclistes, randonneurs de passage. Derrière lui, une petite station de ski ouverte en fonction de l'enneigement propose deux téléskis desservant six pistes rouges ou bleues. Dans les pinèdes environnantes ont été édifiés quelques chalets...
Le Ventoux :
Au-dessus du Chalet Reynard, la forêt disparaît pour laisser place à une lande clairsemée qui va disparaître elle aussi rapidement au profit d'une vaste étendue de "caillasse". Ce sont ces vastes étendues de pierres calcaires couvrant son dôme qui confèrent cet aspect blanchâtre à son sommet. Atteint en 1336 par Pétrarque, ce sont ses écrits qui attirèrent les regards vers ce "Géant de Provence". Au XIXème siècle le "Mont Chauve" fut l'objet de diverses expéditions scientifiques lors desquelles le naturaliste Jean-Henri Fabre étudia la flore et les insectes. Un observatoire météorologique y fut implanté en 1879, en 1930 l'armée y installa un service de surveillance aérienne, puis vinrent relais de transmission radio et télévison...
Le Ventoux - Tom Simpson :
A quelques encablures du sommet, une stèle a été dressée à la mémoire du champion cycliste Tom Simpson. Celui-ci trouva la mort sur les pentes du mont Ventoux lors de la 13e étape du Tour de France 1967. La fatigue, la chaleur étouffante (35°C), l'effort, la privation d'eau (le ravitaillement en course n'était pas autorisé), la prise d'amphétamines et marginalement l'acceptation du cognac des spectateurs sont les facteurs qui ont provoqué le dépassement des capacités thermorégulatrices du corps, provoquant l'évanouissement. Il gît quarante minutes à même la caillasse avant de mourir dans l'hélicoptère pour Avignon. Un an avant cet épisode dramatique du Ventoux, les coureurs du Tour de France avaient manifesté contre les premiers contrôles anti-dopage !...
Le Ventoux :
Le Ventoux est-il "cette montagne qui se voit de loin", la "cime blanche" ou le "mont venteux" ? La toponymie hésite entre ces diverses versions, toutes vraisemblables au demeurant ! Quoi qu'il en soit, ce haut sommet isolé subit tous les assauts climatiques : extrême chaleur estivale, neige hivernale, phénoménales rafales de vent (supérieures à 90 km/h pendant les deux-tiers de l'année), blocage des nuages (1600 mm de précipitations sur son versant nord),... C'est ce qui explique la hauteur et le rapprochement des piquets qui bordent routes et drailles, ces dernières étant maintenant devenues sentiers de randonnées. La structure karstique du Ventoux participe à l'alimentation de la résurgence de Fontaine de Vaucluse ; toutefois, quatre sources sont situées sur ses pentes, comme celle de La Grave aménagée en fontaine entre le Chalet Reynard et le sommet...
Le Ventoux :
Avant d'être parcourue par trois routes principales (la première remonte à 1882, goudronnée en 1934), la montagne était sillonnée par des drailles résultant du développement de l'élevage ovin. Les estives du Ventoux hébergent actuellement un millier de têtes environ.
Les routes du Ventoux ont accueilli des manifestations sportives dès le début du XXème siècle : courses de côte automobiles à partir de 1902, épreuves cyclistes et courses à pied en 1908,... La configuration particulière de cette montagne excentrée lui vaut d'être toujours utilisée par les constructeurs pour tester de nouveaux modèles...
Les forêts du Ventoux :
Pendant longtemps, les flancs du Ventoux ont subi une déforestation importante : approvisionnement des chantiers navals de Toulon dès le XIIème siècle, cession de la montagne à des communautés de villageois qui vont surexploiter la forêt. Bilan, seuls restent boisés au XIXème siècle les lieux inaccessibles de l'ubac ! En 1858 a démarré un vaste plan de reboisement : hêtres, pins, cèdres de l'Atlas, sapins, chênes verts, oliviers, mais aussi chênes truffiers... La flore du Ventoux se caractérise par une extrême variété, allant des plantes méditerranéennes à des espèces caractéristiques de l'Arctique !...
Bédoin :
Bédoin (3019 habitants) est implantée au pied du versant sud du Ventoux ; c'est essentiellement à partir de cette ville que s'élancent les cyclistes à l'assaut du Géant de Provence, pour la plus emblématique des ascensions : 21, 6 km jusqu'au sommet avec 1610 m de dénivelé. Si une grande partie de la commune s'étale sur les flancs de la montagne, la surface située en plaine et favorablement exposée pour l'ensoleillement est occupée par des vignes ou des vergers : cerisiers, oliviers, abricotiers, pruniers, figuiers,...
Crillon le Brave :
Crillon le Brave (404 habitants) est un petit village pittoresque avec de belles maisons en pierre, perché à 363 mètres, avec une vue magnifique sur le géant de Provence.C'est en l'honneur de leur seigneur héroïque Louis de Balbe de Crillon, surnommé aussi "le brave des braves" qu'à la fin du XIXe siècle le Conseil du village décida de dénommer la commune "Crillon le Brave". A droite de la mairie, on peut admirer quelques maisons restaurées avec goût ; un peu plus loin on découvre l'hôtel de Crillon le Brave (Relais et Châteaux 4 Etoiles) qui a su préserver l'authenticité et le charme des bâtisses provençales d'antan. Devant l'entrée principale de l'hôtel, sur une placette en balcon, s'élève l'église Saint Romain, entièrement construite en pierre...
Caromb :
Adossé à l'un des derniers contreforts du Ventoux, Caromb (3139 habitants) est un village fortifié regroupé à l'intérieur de ses remparts qui a conservé quelques monuments intéressants. Il possède l'une des plus grandes églises romanes du Vaucluse, l'église Saint Maurice, édifiée au XIVème siècle et classée en 1849 monument historique ; elle renferme de nombreux chefs d'oeuvre (triptyque, tombeau, orgue baroque). En déambulant dans les ruelles de la ville ancienne, à proximité de la fontaine de 1749, on passe sous la porte appartenant au château du XVème siècle. Le beffroi du XVIème décoré aux armes de la ville est surmonté d'un campanile en fer forgé...
La Barroux :
Installé sur son piton rocheux, à mi-chemin entre Carpentras et Vaison la Romaine, Le Barroux (574 habitants) est un village pittoresque et plein de charme. Ce bourg perché offre un magnifique panorama sur la plaine du Comtat. Le Barroux est connu pour son château qui se tient comme un nid d'aigle accroché tout en haut du village, il semble jaillir de la roche sur laquelle reposent ses fondations. Le château fort surprend par sa masse et son imposante stature. Cette forteresse a eu une histoire mouvementée. A l'origine au XIIème le château appartenait aux seigneurs des Baux, puis il passa dans les mains de multiples familles nobles. Au XVIème, la forteresse sera transformée en une des plus belles demeures Renaissance de la région...
Venasque :
Perché sur le sommet d'un rocher escarpé, Venasque (980 habitants) est un pittoresque village classé parmi les "plus beaux villages de France" qui domine la vallée de la Nesque et la plaine de Carpentras. Sa situation stratégique lui a valu un passé historique mouvementé et peu banal. Venasque est considérée comme l'un des plus anciens villages du Comtat Venaissin auquel il a donné son nom. Les remparts comportent trois imposantes tours sarrazines, et l'esplanade offre un superbe panorama sur les Dentelles de Montmiral et le Mont Ventoux...
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