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 La Prise d'Alzeau
Lacombe (Aude) - Arfons (Tarn)

 

Nous voici à la Prise d'Alzeau à cheval sur les communes de Lacombe (Aude) et d'Arfons (Tarn), la véritable "source" du Canal du Midi.

C'est en effet ici, en plein coeur de la Montagne Noire, que Pierre Paul Riquet est venu chercher cette eau si précieuse qui lui permettrait d'alimenter le Canal entre Toulouse et la Méditerranée.

Nous nous trouvons dans le forêt de Ramondens, à 684 mètres d'altitude. Le ruisseau d'Alzeau matérialisant la limite entre les départements du Tarn et de l'Aude, nous évoluerons tantôt dans l'un, tantôt dans l'autre selon la berge sur laquelle nous nous trouverons...

Pierre Paul Riquet avait tout imaginé pour remplir son Canal : amener l'eau des Pyrénées où elle abonde (mais les trop nombreux reliefs ne le rendaient pas possible), détourner l'eau des rivières importantes de la région (mais il fallait franchir le seuil de Naurouze à 190 mètres d'altitude : mission impossible).

Il eut donc une idée de génie en venant capter l'eau dans les petits torrents au débit constant et régulier de la Montagne Noire, comme c'est le cas ici avec le ruisseau de l'Alzeau.

C'est une parfaite connaissance du secteur qui lui permit de concevoir ce système annexe de canelets sans qui le Canal du Midi n'aurait jamais pu exister...

 La Prise d'Alzeau est le point le plus élevé mais aussi le plus éloigné de toute l'insfrastructure que constitue le Canal. 

En mai 1665 Riquet obtint l'autorisation par Louis XIV de creuser une rigole d'essai. Terminée en octobre, elle fut un succès : la preuve était faite que l'on pouvait amener suffisamment d'eau jusqu'au seuil de Naurouze !

Les travaux officiels sur l'Alzeau débutent en janvier 1667. Il s'agit d'un ouvrage relativement simple : un mur de pierres qui barre le ruisseau sur une quinzaine de mètres.

A l'origine, le barrage était constitué par un empilement de poutres retenues par des chaînes permettant ainsi d'augmenter sa hauteur selon les besoins. En cas de crue violente, on enlevait les poutres qui, reliées entre elles, ne pouvaient pas dériver.

 



Les lieux sont particulièrement pittoresques : torrent impétueux (servant ici de limite entre les départements du Tarn et de l'Aude), arbres splendides et grands sapins près de la maison du garde.

C'est ici que prend naissance la Rigole de la Montagne qui va devoir effectuer 60 kilomètres de trajet, via le Bassin de Saint-Ferréol, pour atteindre la seuil de Naurouze et remplir le Canal.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, aucune route n'existait à cet endroit, et seule l'allée latérale longeant la totalité de la Rigole permettait la circulation.

Outre l'apport en eau qui fut à l'origine de sa réalisation, les bords de la Rigole constituèrent de tous temps un lieu de promenade privilégié et animé...



 

 Sur le site d'Alzeau, la Maison du Garde a été inscrite aux Monuments Historiques. Elle illustre parfaitement, dans cet endroit particulièrement excentré, la vie intense qui existait jadis autour du Canal du Midi et des diverses infrastructures qui s'y rattachent, et le nombre d'employés indispensables à son bon fonctionnement !

En 1837, le Duc de Caraman, descendant de l'ingénieur Riquet, a fait ériger un monument commémoratif rappelant les principales étapes de la construction du Canal.

Au-dessus du lieu de captage subsistent les bâtiments de l'ancienne forge où l'on fabriquait des boulets et des balles de fer (les environs étaient riches en minerai).


Le Barrage de la Galaube : Pierre Paul Riquet l'avait imaginé, il l'aurait appelé le "Réservoir de Cals", mais il faudra attendre plus de 3 siècles avant qu'il ne soit réalisé !

Ce n'est en effet qu'en 1999 que débute la construction du Barrage de la Galaube, l'accent ayant été mis sur la préservation de l'environnement existant : les arbres ont été protégés pendant les travaux, la terre végétale a été stockée mais non compactée.



Cette retenue constitue une réserve d'eau de 8 millions de mètres-cubes

Le barrage est constitué d'une digue à poids à enrochement de micaschistes ancrée dans le lit de l'Alzeau, et son étanchéité est assurée par une géomembrane (semblable à un "liner" de piscine"...).

(destinée essentiellement à la consommation) ; elle était en cours de vidange lors de la photo à l'automne dernier.

Si la Montagne Noire est un véritable château d'eau en raison des précipitations abondantes qu'elle subit, cela se répercute sur la végétation qui la recouvre : vertes prairies et immenses forêts...

Entre le Barrage de la Galaube et le site de la Prise d'Alzeau, un chemin totalement immergé dans la forêt, suit le parcours du ruisseau, jonglant entre rive gauche audoise et berge droite tarnaise.

A la forêt naturelle et paysanne traditionnelle (chêne, hêtres, châtaigniers), s'ajoutent depuis le milieu du XXème siècle des peuplements artificiels de conifères et de résineux (sapins, épicéas, pins).

Le secteur de la Prise d'Alzeau (forêt de Ramondens) compte des arbres multi-séculaires.



(Un bug technique perturbe la bonne présentation de cette page)




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