Les Gorges de la Jonte
Leur point de départ est identique à celui des gorges du Tarn, le village du Rozier, puisque c'est à l'aplomb de cette localité que les deux rivières ont leur confluence...
Face au Rozier (situé en Lozère), de l'autre côté de la Jonte, se trouve le village de Peyreleau (en Aveyron) point de départ vers le Causse Noir.
Le village est étagé sur la rive gauche du cours d'eau, et dominé par une vieille tour carrée, dernier vestige de l'ancien château fort.
Les gorges de la Jonte sont en quelque sorte la copie conforme de leurs voisines du Tarn, mais en modèle réduit... Un peu moins hautes, bien moins longues, mais tout aussi belles ! Le canyon creusé par la Jonte, orienté est - ouest, est encadré par de hautes falaises calcaires.
Ces murailles ruiniformes, façonnées par l'érosion, dominent des versants au profil moins escarpé, couverts d'une végétation à dominante méditerranéenne.
Après quelques kilomètres, on atteint le belvédère des Vautours. Ces rapaces ont été réintroduits au début des années 70 dans ce secteur des Grands Causses, et on compte aujourd'hui plus de 120 individus...
Le belvédère propose des terrasses d'observation et un espace muséographique permettant la découverte de ces charognards. Les vautours profitent des ascendances thermiques générées par les falaises pour évoluer en permanence au-dessus des gorges...
Le petit village du Truel étage ses quelques habitations face au sud, en terrasses au-dessus de la rivière. Il est situé à l'arrivée d'une route étroite et sinueuse, donc spectaculaire, qui descend du Causse Méjean.
Dans cette région karstique, l'eau a creusé de nombreuses galeries et cavités. C'est ainsi que l'on peut visiter une vaste grotte, celle de Notre-Dame, qui domine ce hameau.
Le Roc Saint-Gervais
Le nom des "Douzes" signifie en occitan résurgence : la Jonte disparaît en effet sous terre en amont pour ressortir 8 km au-delà. C'est là que fut implanté un moulin, ravitaillé en céréales par les paysans des plateaux franchissant les falaises par des chemins muletiers...
C'est ainsi que fut créé le hameau des Douzes, dont les habitants restent fidèles à la chapelle de St Gervais. A chaque décès, les habitants se relaient pour porter à bras d'hommes le défunt jusqu'au cimetière jouxtant la petite église...
Sa situation à l'entrée des gorges lui a valu un développement précoce. Son nom signifie "au milieu des ruisseaux", et cette présence abondante de l'eau permit le développement des filatures de laine et de la chapellerie.
Des 4 500 habitants qui la peuplaient au XIXème siècle, il n'en reste plus que 1 080, l'activité de la ville s'étant réorientée vers l'exploitation du bois et le tourisme, proximité des gorges oblige...
Sur ses 20 kilomètres de parcours, les falaises dominant la Jonte sont devenues un site incontournable pour les grimpeurs, et de nombreux secteurs de voies d'escalade équipées (ou de via-ferrata) sont ressencés pour les amateurs.
La longueur des voies y varie de 40 à 150 mètres. La qualité de la roche (dolomie), les rochers sculptés, le cadre somptueux, la présence des vautours sont autant d'atouts qui attirent les fans de cette activité sportive très aérienne...
Le village de Meyrueis, niché dans un élargissemant de la vallée (voir photo précédente), constitue un véritable carrefour qui permet d'accéder sur le Causse Noir (sud-ouest), au Mont-Aigoual (sud-est / déjà évoqué dans ce blog), au chaos de Nîmes le Vieux (nord-est).
Quant çà nous, nous allons nous diriger vers le nord-ouest par une petite route qui va partir à l'assaut de la falaise en profitant des cavités que l'érosion y a creusées, afin de redescendre les gorges de la Jonte, mais depuis le haut du Causse Méjean...
Ben oui,... logique !... On les a remontées par le bas, et on va maintenant les redescendre par le haut !!!...
Dargilan se caractérise par ses dimensions impressionnantes (dimensions de la première salle : 140 m x 50 m x 25 m), par la variété et la coloration de ses concrétions. Tout au long du parcours souterrain, s'effectuant en partie dans l'ancien lit d'une rivière souterraine, le visiteur peut admirer chaos, colonnes, draperies, gours, cascades pétrifiées,...
En Lozère, comme dans tous les départements ruraux, le nombre des exploitations agricoles a baissé de manière impressionnante. C'est le cas sur les Causses ou dans les Gorges où le nombre de fermes a été divisé par plus de quatre dans la deuxième moitié du XXème siècle !
Pourtant, une relation étroite existait entre le plateau (céréales, élevage) et la vallée (présence de l'eau) et les échanges étaient permanents... Il reste de cette époque de nombreuses anciennes terrasses abandonnées aux mauvaises herbes et à la garrigue !
Les Gorges m'ont ébahi comme les Alpes Dolomitiques.
La même stupéfaction indicible envahit l'âme
dans ces deux magnifiques régions...
Malgré la lecture des plus enthousiastes récits,
la réalité a dépassé ce que mon imagination avait rêvé...
La nature n'a édifié nulle part de plus extraordinaire monument !..."
Édouard-Alfred MARTEL
Au Moyen-Age, un château et un minuscule village s'installèrent sur la plate-forme sommitale. Mais l'absence d'eau obligea les habitants à abandonner le site pour se rapprocher de la Jonte coulant en contre-bas. Seule y subsiste une petite chapelle...