Fort Louvois est une fortification construite en pleine mer sur le rocher du Chapus, face à la citadelle du Château d'Oléron, sur la commune de Bourcefranc le Chapus...
A marée basse, on y accède à pied par une chaussée de 440 mètres, édifiée entre parcs à huîtres et viviers à poissons. A marée haute, un service de navettes en bateau est mis en place en saison...
Fort Louvois est le dernier ouvrage de fortification maritime commandé par Louis XIV, pour défendre la côte contre les incursions de navires ennemis, et verrouiller l'accès à la citadelle de Brouage et au port de Rochefort...
Son nom fait référence au Marquis de Louvois qui fut l'initiateur du projet ; mais à sa mort, Vauban en réduisit l'ambition. De l'ovale envisagé, il ne reste qu'une forme en fer à cheval...
La réception des visiteurs s'effectue dans l'ancien corps de garde, situé à proximité du pont-levis. C'est là que se règlait la vie quotidienne du Fort : entrée et sortie des hommes de troupe, organisation des tours de garde,...
Le donjon constituait l'ultime refuge en cas d'attaque. Polygonal d’un côté et curviligne de l'autre, il se dresse sur 24 mètres de haut et ferme le mur d’enceinte. Louis XIV fit apposer une sculpture de ses armoiries sur la gorge du donjon...
Il est pourvu de 5 niveaux dont 3 sont voûtés en coupole. On accède aux étages par un escalier à vis dont la cage est surmontée d’une tourelle octogonale (campanile) dominée par un clocheton ajouré avec coupole, servant d’amer à la navigation.
Au rez-de-chaussée, étaient entreposées la poudre et les munitions. La réalisation des pièces est remarquable et ingénieuse... Pour la poudrière il fallait une salle sèche et innaccessible aux tirs ennemis. Des mini-galeries en zig-zag perçant des murs de 2 mètres d'épaisseur favorisaient le renouvellement de l'air...
Aux étages étaient aménagés les appartements des officiers et plus haut, celui du Commandant. Ces pièces abritent actuellement un musée de l'ostréiculture et des documents retraçant l'histoire de l'ouvrage et de la protection du littoral charentais...
Dans le musée de l'huître, outre la présentation de différentes variétés de coquillages, on retrouve bon nombre d'outils utilisés autrefois par les ostréiculteurs: commode que l'on faisait glisser sur la vase pour déplacer les mannes d'huîtres, boyard qui servait à les transporter, patins en bois pour ne pas s'enfoncer dans la boue, crocodiles, démanchoires, etc...
Le toit est en terrasse crénelée avec encorbellement et mâchicoulis. Du haut du donjon, la vue panoramique avec table d'orientation invite à la découverte de la région. Le fort Louvois a accueilli en 2005 plus de 15 000 visiteurs...
Au pied du donjon était implantée la caserne : ce bâtiment de 5 pièces, sur 2 étages, hébergeait les 36 hommes de troupe qui composaient la garnison. Au rez de chaussée, une halle aux vivres stockait les provisions, et possédait une citerne récupérant les eaux de pluie...
Construit face à la citadelle du Château d'Oléron, Fort Louvois permettait de croiser les tirs des canons afin d'empêcher toute incursion ennemie. Les canons en fer de 160 mm tiraient des boulets à plus de 1600 mètres...
Fort Louvois se dresse en bordure du Coureau d'Oléron, cet isthme qui sépare l'île d'Oléron du continent, et qui est parcouru par un courant de marée. A hauteur de la fortification, la marée montante pousse ses vagues qui gagnent progressivement du terrain sur la mer étale...
Il est donc temps de quitter le Fort si on ne veut pas rentrer à la nage ! En reprenant la chaussée d'accès, on voit passer les bateaux plats caractéristiques des ostréiculteurs : au début de l'automne, les huîtres quittent les parcs de l'estran (zone qui découvre à chaque marée basse) afin d'être affinées à terre dans les claires...
Le Pont d'Oléron, bien visible depuis les terrasses du fort, a été inauguré en 1966 et a constitué le plus long pont de France jusqu'en 1974. Long de 2862 mètres et large de 10,60 m il domine l'océan d'une hauteur de 23 mètres. Il transporte également en direction de l'île électricité, eau potable et téléphone.
Pendant les 25 premières années de son existence, il fallait s'acquiter d'un péage pour l'emprunter. Sa suppression en 1991 a accentué l'afflux de touristes sur l'île. Le tablier de ce viaduc souffre conjointement d'une surchauffe sur le dessus (soleil) et d'un refroidissement au-dessous (mer).
En franchissant un peu plus tard ce fameux Pont d'Oléron, Fort Louvois est redevenu une île, comme il le fait depuis sa construction à deux reprises dans la journée. Très abîmé par les Allemands après la libération de Marennes, il a été racheté par la commune de Bourcefranc (en 1960) qui l'a restauré et ouvert au tourisme en 1972...
Dans la famille des "plus beaux villages de France", je voudrais...Talmont sur Gironde ! Ni tout à fait sur l'eau, ni tout à fait sur terre, ce bourg de 83 habitants est absolument charmant...
Situé en bordure de l'estuaire de la Gironde, occupant toute la superficie d'une petite presqu'île, sa beauté est proportionnelle au nombre de visiteurs (ses parkings extérieurs sont au moins 3 fois plus grands que la surface du village lui-même), donc à découvrir si possible hors saison...
Talmont... "plus beau village de France", "joyau de la Saintonge", "perle de l'estuaire", "village des roses trémières"... les superlatifs ne manquent pas !
Talmont... ses maisons blanches aux volets pastel, ses rues fleuries, ses échoppes d'artisans, son petit port de pêche, ses cabanes de pêche au carrelet, son église Sainte radegonde et son cimetière marin, sa promenade des remparts
Talmont a été construit en 1284, par Édouard 1er d'Angleterre, à l'époque où l'Aquitaine était sous domination anglaise : les rues rectilignes et se coupant à angles droits quadrillent le bourg à la façon d'une bastide médiévale...
Et comme le village est quasiment entouré d'eau, quand on se trouve à l'extrémité d'une rue dos à l'estuaire, on aperçoit toujours de l'eau à l'autre extrémité...
Quand on flâne dans les rues du village, on est frappé par ses alignements de maisons basses, aux façades blanches, et aux nombreuses roses trémières qui l'égayent...
Il y en a partout, le long des venelles, dans les jardins, sur la promenade des remparts, dans les recoins,... Leur longue hampe hisse vers le ciel bleu leurs multiples couleurs qui resplendissent sous le soleil !
L'église Sainte Radegonde, de style roman, figure de proue du village, a été édifiée sur le point le plus haut de la falaise qui domine l'estuaire, entre 1140 et 1170, par les bénédictins de St-Jean d'Angély.
Elle a été fortifiée au XIIIème siècle, puis amputée d'une partie de sa nef au XIVème, et a été maintes fois consolidée et restaurée.
Elle a subi les coups de boutoir des marées qui ont fragilisé la falaise et mis à mal cet édifice trapu...
Sainte Radegonde est une sainte très populaire en Poitou-Charente, et son nom est associé à plusieurs édifices religieux de la région...
Cette église est située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, et constituait une halte pour de nombreux pèlerins. Le portail latéral nord est riche de sculptures, dont la plupart sont d'origine.
L'intérieur a été restauré en 2004, la hauteur de la voûte du choeur est difficilement immaginable depuis l'extérieur.
Une frégate (ex-voto du XIXème siècle) est suspendue près du porche d'entrée.
A hauteur de Talmont, l'estuaire de la Gironde (recevant la Garonne et la Dordogne) mesure une dizaine de kilomètres de largeur, et une dizaine de km plus loin, les eaux de la Gironde se mêlent à celles de l'océan.
C'est le plus grand estuaire de France et d'Europe, qui s'étire de Bordeaux jusqu'au phare de Cordouan (implanté en mer à 6 km de la Pointe de Grave), soit une centaine de km de long pour une douzaine dans sa partie la plus large.
La situation de Talmont en fait la première vigie de l'estuaire, d'où l'intérêt stratégique de cette localité lors des conflits entre Français et Anglais, qui entraîna son développement et son enrichissement.
En effectuant le tour de cette "ville close" sur la promenade des remparts, on atteint les ruines de la Tour Blanche chargée autrefois de veiller sur la Gironde. La base de la falaise crayeuse, battue par les marées, a été maintes fois renforcée...
Au sud-est de Talmont, derrière le port, une multitude de carrelets sont concentrés au pied de la falaise du Caillaud (remarquer au passage la présence de la vigne appartenant au vignoble charentais).
Lors de la tempête de 1999, plus de 200 carrelets du secteur avaient été détruits. Beaucoup depuis ont été reconstruits, et leur présence est un élément incontournable du panorama talmontais...
Un carrelet est une cabane de pêcheurs, les pieds dans l’eau, construite en bois sur pilotis et reliée à la falaise par un ponton.
Le grand filet carré, suspendu à un mât, est descendu et remonté à l’aide d’un treuil avec contrepoids.
Vers le nord, au-delà du Banc de Dau, on aperçoit le village de Meschers sur Gironde. Cette station balnéaire située au sud-est de Royan est célèbre pour ses grottes creusées dans la falaise crayeuse au-dessus de la Gironde.
Ce site troglodytique réputé (grottes de Régulus, de Matata) est également très touristique grâce à ses plages (dont celle des Nonnes...), son port de plaisance, ses conches , son ancien moulin, ses pêcheries (carrelets)...